Connaître le Burkina

L’or au Burkina Faso

Depuis 2009,  le Burkina vit une véritable ruée vers l’or. Le métal jaune est devenu la première ressource de devises du pays, devant le coton. A côté des sites industriels, les sites d’orpaillage artisanaux sauvages se démultiplient attirant adultes, jeunes, enfants, familles par milliers. Ils y travaillent dans des conditions effroyables.

L’’UNICEF parlerait de 700 000 enfants de 5 à 18 ans travaillant dans quelques 700 sites artisanaux

En 2012 six mines industrielles générant quelques 5 000 emplois directs (Mana, Youga, Kalsaka, Taparko, Belahouro et Essakane), deux semi-industrielles et plus de deux cents sites artisanaux sont en phase d’extraction. Et à cette date, quelques 605 permis de recherche avaient été délivrés à des sociétés canadiennes, australiennes, britanniques, sud-africaines… Il est à noter que toutes les exploitations industrielles sont exploitées par des entreprises étrangères profitant d’un code minier burkinabè bien avantageux : « Le gouvernement conserve un intérêt passif non-participatif de 10 % ainsi qu’une petite redevance nette de fonderie » présente l’Orezone, une Cie canadienne. La production burkinabè est en effet passée de 12,2 t en 2009 à 24 t en 2010 et 32,5 t en 2011, les prévisions pour 2012 oscillant entre 40 t et 42 t. Et les mines ont rapporté 125 milliards de F CFA à l’État burkinabè en taxes et impôts en 2011, pour un chiffre d’affaires global de 750 milliards de F CFA.

Ces informations et la carte sont tirées d’un article de Pascal Airault publié dans Jeune Afrique le 12/03/2012

Burkina Faso : la soif de l’or

Les principaux gisements, carte Jeune Afrique (2012)

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L’orpaillage sauvage un mirage empoisonné pour les paysans pauvres

Il se développe partout et attire des centaines de milliers de jeunes, adultes, enfants qui fuient la pauvreté endémique de la vie au village. Un grand espoir les habite mais ils ne réussissent qu’à peine à survivre et ce dans des conditions effroyables dont ils ne peuvent plus s’échapper.

Des organismes travaillent à sortir des enfants de cet enfer

  • Le BIT/IPEC mines d’Afrique de l’Ouest (Bureau International du Travail concernant les enfants)
  • l’Agence nationale et de la promotion de l’emploi (ANPE) du Burkina faso
  • L’AFDC (Association pour la facilitation du développement communautaire).
  • L’UNICEF

Cela consiste à la remise à l’école ou en apprentissage selon l’âge.

En 2012 une série de reportages vidéo rendent compte de ce phénomène

1 Reportage du BIT/IPEC mines d’Afrique de l’Ouest sur les conditions de travail d’orpaillage dans le Nord du Burkina et leur contribution à la prévention et à l’élimination du travail des enfants dans l’orpaillage en Afrique de l’Ouest ». Publié le 28 nov 2012

Burkina Faso: Le travail des enfants dans les sites d’orpaillage

2 reportages de Gabriel Kambou sur le site de Droit Libre TV nous montrent des cas d’enfants sur des sites d’orpaillage sauvage du Sud Ouest du Burkina et l’effort de l’AFDC  (l’Association pour la Facilitation du Développement Communautaire) pour drainer ces enfants vers des formations professionalisantes

Dans l’univers des enfants orpailleurs

Du trou d’or à l’atelier de menuiserie

Publié le 5 mars 2012 par Droit Libre TV : Sié a perdu sa maman à l’âge de 7 mois. Son papa, il ne l’a jamais connu. Inscrit à l’école par sa grand- mère, Sié est à 14 ans le chef de famille. Quand il n’est pas à l’école, on le trouve au site d’orpaillage où il concasse des pierres. Sa survie passe par là. Nestor est aussi orphelin. Pour ses besoins vestimentaires, il vient de sauter dans cet univers où l’or brille mais brûle.

Publié le 5 mars 2012 par Droit Libre TV : C’est à l’âge de 11 ans que Koumbènibè fait ses premiers pas dans un site d’orpaillage. Travaux pénibles, faim, exposition aux stupéfiants. Son soleil sombrait jusqu’au jour où il est recueilli et envoyé en formation grâce à l’AFDC (l’Association pour la Facilitation du Développement Communautaire). Pour lui un nouveau soleil se lève.

Un reportage de l’UNICEF, publiée le 10 sept. 2012. 700 000 enfants de 5 à 18 ans travailleraient dans 700 mines d’or au Burkina Faso… Victimes des pires formes de travail, exposés aux maladies et à des abus sexuels, travaillant 10h par jour, ces enfants sont en danger. L’UNICEF et ses partenaires agissent pour les protéger et faire respecter leurs droits, notamment celui d’aller à l’école. Explications en images avec la Représentante adjointe de l’UNICEF Burknia Faso.

Sortir les enfants des mines d’or au Burkina Faso

Des articles de journaux burkinabè

L’orpaillage sauvage n’est pas le seul problème posé à la population burkinabè

Une étude de cas faite à Kalsaka par  Matthieu Thune en 2011 dans l’EchoGéo, l’amène à cette conclusion : L’implantation de l’entreprise minière bouleverse l’économie locale dans le sens d’une paupérisation et ne constitue pas une nouvelle opportunité économique pour les habitants du lieu.

Voir l’ensemble de l’étude L’industrialisation de l’exploitation de l’or à Kalsaka, Burkina Faso : une chance pour une population rurale pauvre ? 

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Localisation des industries extractives au Burkina Faso

(La carte est tirée de l’ étude ci-dessus)

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Août 2014 par Mil’Ecole