Éco-Développement

Développer l’accès à l’eau potable en brousse au Burkina Faso

 Cet article est lié à notre autre article : Développer l’hygiène et l’assainissement en milieu rural au Burkina Faso

Le Burkina qui côtoie le Sahara, subit fortement les méfaits du réchauffement climatique. Et l’eau potable reste un problème : si en milieu urbain 94,4 % des ménages ont accès à une source d’eau améliorée : puits à pompe ou forage, en milieu rural, 28,8 % des ménages utilisent encore des eaux de surface ou des puits non protégés. Selon l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples Burkina Faso, 2010 (PDF)

Selon la fiche Pays : Burkina Faso (PDF), réalisée par pS-Eau et les agences de l’eau (2012), les performances sont plus modestes que dans les données officielles du Burina Faso : l’accès à l’eau potable au Burkina Faso ne serait que de 56 % en milieu rural et 75 % en milieu urbain.

La bataille pour l’accès à l’eau potable pour tous n’est pas terminée

L’accès à l’eau potable permet d’éliminer, entre autres, la transmission du ver de Guinée. En 1998, malgré une baisse significative de cas, grâce à l’amélioration de l’accès à l’eau potable, on déplorait encore 1989 cas.

Gestion de l’eau et maladies d’origine hydrique dans le terroir de Donsin au Burkina Faso: cas du ver de Guinée (PDF). Cette étude parue dans Sciences et Médecine, Revue CAMES, (Volume W 00 – 1998), montre le lien entre la consommation des eaux de surface et le développement des cas de ver de Guinée.

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Réaliser un forage au Burkina Faso

 Les agences de l’eau en France très attachées au développement de l’accès à l’eau potable pour tous peuvent subventionner largement les réalisations projetées par les associations au Burkina Faso.

Pour une implantation et la réalisation d’un forage, voir notre article dans la rubrique « Adresses utiles » : Pour l’implantation et la réhabilitation des forages

 Mais trouver de l’eau potable au Burkina n’est pas toujours facile :

    • A Dora, à l’Ouest du Burkina, l’eau du forage contient un taux élevé de potassium et pose le problème pour être potable. Xavier Phan Dinh, président de « un puits pour Dora », demande comment traiter un forage dont l’eau contient un taux élevé de potassium.
    • A Bologo, proche de Boussé, au Nord de Ouaga, Les Puisatiers avaient prévu d’y faire 3 forages. Malgré un grand nombre de recherche d’implantations, seuls 2 ont abouti.
    • A la ferme pilote de Goéma, près de Kaya, ils espèrent aussi arriver un jour à trouver de l’eau, leurs recherches étant jusqu’ici vaines.

Des règles de base liées à la réalisation d’un forage

L’expérience montre que la réalisation d’un forage ne suffit pas et doit s’accompagner d’une sensibilisation de la population à son usage comme nous le montre cette image.

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Cliquer sur l’image pour une image plus large en PDF téléchargeable et référence de son origine.

D’autre part, pour pérenniser l’équipement, il faut mettre en place une convention de gestion entre les autorités locales et les usagers pour pérenniser les installations voir : Convention de délégation de gestion des Pompes à Motricité Humaine (PMH) entre la commune et une Association des Usagers de l’Eau (AUE) (PDF). Document type élaboré par leProgramme d’Application de la Réforme du système de gestion des infrastructures d’alimentation en eau potable en milieux rural et semi urbain. Ce document assez long (11 p.) présente à la fin un schéma résumé de la convention de délégation de gestion des pompes à motricité humaine.

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De la documentation pour bâtir des projets

La mise en place de services techniques municipaux d’eau potable et d’assainissement : Retour d’expériences au Burkina Faso (PDF). Document (de 48 p.) rédigé par Sophie Charpentier (pS-Eau). Ont également contribué à la rédaction de ce guide : Hélène Figea (PEA/GIZ) Philippe Mouton (pS-Eau) Juste Nansi (Eau Vive Burkina Faso)

    • À qui s’adresse cette publication ? Cette publication est principalement destinée aux communes burkinabè, ainsi qu’à leurs partenaires, qui s’interrogent sur la mise en place d’un service technique spécialisé sur l’eau et l’assainissement au sein de leur mairie.
    • Résumé: dans le cadre de la décentralisation, l’appui à la maitrise d’ouvrage communale est devenu un enjeu majeur pour les communes locales et les partenaires techniques (coopération bilatérale, ONG, collectivités françaises) qui les accompagnent dans leur rôle de maître d’ouvrage. De nombreux projets aujourd’hui intègrent cette composante et traduisent ainsi la volonté de ces acteurs de garantir au mieux la pérennité des ouvrages et d’inscrire leurs actions dans une perspective de durabilité. Depuis plusieurs années, les initiatives qui visent le renforcement de la maîtrise d’ouvrage communale se multiplient au Burkina Faso et se manifestent, pour certaines, par la mise en place de services techniques communaux spécifiques pour l’eau et l’assainissement. Le pS-Eau a souhaité valoriser et capitaliser ces différentes expériences
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Optimisation de la gestion des systèmes simplifiés d’AEP (Aduction d’Eau Potable) au Burkina Faso : cas de la région du Centre (PDF) Mémoire de 81 pages pour l’obtention du master en ingénierie de l’eau et de l’environnement option : eau. Présenté et soutenu publiquement le (15/06/2010) par : Baya BAKOUANE, travaux dirigés par : Béga OUEDRAOGO

Résumé. En fin d’année 2009 selon la Direction des Etudes et d’Information sur l’Eau, sur un total de 461 AEPS (Adduction d’eau potable simplifiée, càd des forages) réalisées au Burkina Faso, 320 AEPS sont fonctionnels et 141 AEPS en panneDiverses formes de gestion ont été développées : gestion communautaire, gestion partagée, gestion déléguée (affermage) etc., mais ces formes de gestion ont connu des difficultés, voire des échecs. L’étude à permis de proposer la gestion déléguée (affermage). Ce mode de gestion est préconisé par le Burkina Faso, dans le cadre d’une réforme de la gestion des infrastructures hydrauliques d’AEP en milieu rural et semi-urbain comme étant la mieux adapté. Afin de garantir une pérennité des installations, nous avons proposé des mesures pour accompagner le modèle proposé à savoir l’amélioration de l’implication des différents acteurs, l’amélioration du recouvrement des coûts, l’amélioration la viabilité des systèmes, la réduction des risques et des stratégies d’appui à la mise en œuvre de la solution.

Gestion de l’eau au Burkina Faso

 Dans les villes de plus de 10 000 habitants

La gestion de l’eau a été confiée à un établissement public, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), qui se charge de la production et de la distribution de l’eau potable, de l’assainissement des eaux usées et des excréta dans le cadre d’un plan stratégique qui s’est achevé en 2008.

A Ouaga, les modes d’approvisionnement collectifs en eau potable sont marqués par la domination des bornes-fontaines. Les quartiers centraux ont délaissé les bornes-fontaines au profit des branchements individuels ou groupés dans les cours (partagées par 3 à 5 familles), selon Maud Harang dans : Ouagadougou (1850-2004) : L’approvisionnement en eau, un enjeu majeur 

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Pour les centres dont la population est inférieure à 10 000 habitants

La gestion est déléguée à un opérateur associatif ou privé (contrat d’affermage avec la commune).

 En brousse dans les villages

En milieu rural, la gestion du service de l’eau est déléguée à une association d’usagers (AUE), chargée de superviser l’ensemble des points d’eau du village ou du quartier.

Politiques en matière d’accès à l’eau potable au Burkina

 Selon le Rapport du Ministère de l’Action sociale et de la famille pour l’UNICEF (PDF). Les politiques nationales en matière d’eau sont relativement récentes au Burkina Faso. En effet, le secteur de l’eau est devenu une préoccupation avec la grande sécheresse des années 1973-74. Cela a été à la base de l’élaboration des premières politiques nationales sur l’eau dès 1975. Une relecture de ces politiques en 1992 a permis de mettre en exergue la « préférence des forages par rapport aux puits ».

L’objectif dans ce domaine était d’« Assurer la couverture des besoins en eau potable des populations à raison de 20 litres par jour et par habitant en zone rurale et pour les populations urbaines et semi-urbaines à raison de 50 litres par jour et par habitant ». Le pourcentage d’utilisation du robinet a connu une augmentation modérée au cours de la période en milieu urbain, tandis que l’utilisation du forage a connu une relative progression en campagne.

Les résultats sont en partie attribuables à la politique nationale de l’eau. Dans le cadre de la Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement 1981-1990 (DIEPA), puis avec  l’avènement du Ministère de l’Environnement et de l’Eau (MEE) au Burkina, le concept de l’hydraulique villageoise en vue d’assurer à toutes les populations un meilleur accès à l’eau potable a été défini comme suit : un point d’eau pour 500 habitants, une distance de portage d’eau de 500 mètres. Depuis 1995 l’approche de l’hydraulique de quartier a été développée sur de nouvelles bases : un point d’eau pour 300 habitants et une distance de portage de 300 mètres.

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Pour en savoir plus

 Dans la fiche Pays : Burkina Faso (PDF), réalisée par pS-Eau et les agences de l’eau (2012), nous y trouvons  la présentation du cadre institutionnel du secteur de l’eau et de l’assainissement :

 Pour mieux comprendre tous ces textes, nous avons dressé la liste des sigles et définitions (PDF)concernant les termes couramment utilisés dans le sous-secteur de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement

De l’accès aux systèmes de distribution d’eau potable à l’accès aux services d’eau potable : méthode et outils  (PDF). Dr Christelle Pezon, Juste Nansi, Richard Bassono. IRC Centre International de l’Eau et l’Assainissement. Avril 2012

Résumé. Ce document de travail propose une alternative méthodologique et des outils qui permettent de connaître l’accès réel des populations aux services d’eau potable. Cette méthodologie repose sur la notion de service et propose des indicateurs d’évaluation et de suivi conformes à la réglementation en vigueur au Burkina Faso. L’alternative proposée dans ce document de travail est parfaitement opérationnelle, y compris à l’échelle nationale :

    • Nous décrivons la méthode actuellement retenue par les instances burkinabés pour évaluer l’accès à l’eau potable et en analysons les limites.
    • Nous présentons une méthode alternative, centrée sur les notions deservice, d’échelle de service et de niveaux de service.
    • Nous déclinons les outils qui permettent d’opérationnaliser cette approche en nous appuyant sur des illustrations concrètes.
    • Nous expliquons en quoi cette méthode et les outils associés constituent des outils d’aide à la décision qui permettent de développer une gestion communale des services d’eau potable.
    • Enfin une conclusion et quelques réflexions forment la dernière partie de ce document de travail.

Etude de la pollution des eaux par les intrants agricoles : cas de cinq zones d’agriculture intensive du Burkina Faso (PDF), élaborée dans le cadre de l’université de Ouaga et de Lyon et publiée en 2009 par la fondation 2IE. Institut international d’Ingénierie de l’Eu et de l’Environnement.

Résumé. La région du Sud – Ouest du Burkina, dont font partie les zones concernées par la présente étude, connaît une agriculture intensive du coton. Il est fait usage dans les champs de coton, d’engrais à base essentiellement d’azote, de phosphate, de potassium, mais également d’urée, de chlorure de potassium et de nitrate d’ammonium. Un total de 42 échantillons d’eau de surface, de puits et de forages ont fait l’objet d’analyses, afin d’évaluer l’impact de ces engrais sur la qualité des ressources en eau de consommation des populations sur une année.

La plupart des documents présentés dans cet article est extraite d’une liste bibliographique très fournie proposée par pS-Eau Documents

pS-Eau

a été créé à l’initiative des pouvoirs publics français en 1984, le pS-Eau est une association loi 1901 pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous.

L’objectif principal de pS-Eau : accroître et améliorer les actions en faveur de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les pays en développement.

L’espace du réseau Burkina animé par le pS-Eau

La Charte des membres du Programme Solidarité Eau : …La diversité des initiatives de coopération internationale est une richesse que seule une large concertation peut enrichir et mettre en valeur… En provoquant des collaborations et des échanges, le pS-Eau permet de passer de la « bonne idée » ou de l’envie d’agir à un projet cohérent de coopération.

Pour répondre à ce défi, le pS-Eau est organisé en trois pôles:

Recherche et développement  –  Appui-conseil  –   Promotion de la solidarité internationale pour l’eau

 

Mil’Ecole, octobre 2014