Agroécologie Afrique
–  Burkina Faso  –

Yacouba Sawadogo l’homme qui fait reculer le désert

Yacouba Sawadogo, the man who stopped the desert

L’histoire et les méthodes de Yakouba ont été largement plébiscitées grâce à son passage au Congrès de Washington en 2009. Le Nord du Burkina est parsemé de ces entreprises qui reverdissent le Sahel, à la « daba » ! Mais bien peu d’aides financières internationales ont suivi.

“Those who treated him as a madman in the beginning realise today that he is a genius” The Prime Minister of Yatenga, June 2008
See also : Yacouba Sawadogo from  Wikipedia (in English)

Dans le village de Gourga jouxtant Ouahigouya, province du Yatenga, Yacouba Sawadogo développe une pratique de Zaï forestier dès les années 80.

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Terre sableuse stérile, en pleine saison des pluies ! Au fond, une terre récupérée (ferme pilote de Filly)

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Latérite stérile, en pleine saison des pluies ! Autour, des terres récupérées, à la feme pilote de Filly.

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Yakouba Sawadogo dans sa forêt

Dans les petits trous creusés dans le sol latéritique stérile, les agriculteurs mettent de la matière organique.

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Yakouba sème dans ses “poquets”

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Zaï pratiqué à la ferme de Guiè

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Bankas creusés pour récupérer l’eau de pluie dans les champs complètent le zaï (Guiè)

“Il a eu l’idée, et a pris l’initiative de s’aider des termites. Celles-ci creusent de petites galeries dans le sol et améliorent la structure du sol, de sorte que l’eau peut s’y infiltrer et être conservée. En digérant la matière organique, les termites rendent les nutriments plus facilement disponibles aux racines des plantes”.

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Récolte de mil dans un champ où l’on a pratiqué le zaï (Filly)

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Sol du champ après la récolte de mil (Goéma)

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Travail des termites dans le champ (Goéma)

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Diversité de la végétation “sauvage” durant l’année de jachère qui suit la récolte de mil (Filly)

Parfois il sème des graines d’arbres directement avec les céréales dans les mêmes poquets.
La pratique de la plantation d’arbres et de bosquets est importante pour la pluie, car les forêts attirent la pluie, et préservent la faune sauvage, les oiseaux, et une grande quantité d’espèces de végétaux divers, qui combattent le désert, viennent y vivre et s’y reproduire, s’y implanter à demeure.

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Yakouba Sawadogo plante un arbre

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Arbre planté avec la technique du puits racinaire (Filly)

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Champs d’arachides au milieu d’arbres fertilisants (APAF)

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Périmètre de forêt soutenue par Tiipalga

D’autres méthodes agricoles, proches les unes les autres, sont développées pour reverdir le Sahel.

Le bocage sahélien développé par TERRE VERTE – GREEN EARTHGRUNE ERDE dans ses 3 fermes pilotes/3 pilot Farms Guiè, Filly et Goéma. Les méthodes d’agroforesterie/Agroforestry/Wiederbewaldung von Fussläufen  de Tiipalga (RNA, Régénération Naturelle Assistée) et de l’APAF (Plantation d’arbres fertilisants dans les champs)

On en parle beaucoup tout comme pour l’initiative de Yakouba, des prix internationaux sont remis. On prône son urgence. Malheureusement les aides financières internationales sont bien peu présentes. Pourtant ces techniques ne sont pas très coûteuses, mais cela est hors de portée des paysans qui travaillent à la houe, pliés en deux dans les champs. La plupart du temps cela reste du soutien de petites ONG qui les aident à se développer…

Au jourd’hui, Yacouba Sawadogo, l’un des lauréats du prix de l’ONU, “Land for Life” 2013. Et sa forêt sera conservée

Liens, articles et film autour de Yacouba Sawadogo

Yacouba Sawadogo, l’homme qui a fait reverdir le désert. Un article paru dans Bio-logiques le 11.09.2011 

Yakouba sawadogo, The man who stopped the desert, narrated by Hugh Quarshie, produced by 1080 Films. Ce fim  est tiré d’un film documentaire de 50 mn signé Mark Dodd  (2012) (malheureusement non disponible en français)

Il retrace la vie de Yacouba, son travail de développement au Sahel et sa détermination quand un plan d’expansion de Ouahigouya menace de tout détruire. En effet un bornage est effectué par les fonctionnaires d’état burkinabè pour des lotissements qui doivent s’implanter sur 80% des terres de Yacouba Sawadogo ainsi que celles de beaucoup d’autres agriculteurs : soutenu par Oxfam International, Yacouba est allé défendre sa terre et ses méthodes lors d’un Colloque organisé par l’ONG à Washington sur le thème « Reverdir Le Sahel »..

Climat et techniques agricoles en Afrique Sahélienne : Le « zai » au centre d’un colloque aux Etats-Unis. Un article du faso-net du 9 novembre 2009 rend compte de ce colloque. 

Innovation locale au Burkina Faso dans la vulgarisation agriculteur-à-agriculteur. Un article publié par la Banque Mondiale. Note CA No. 77 Février 2005écrit par Aly Ouédraogo du Réseau MARP à Ouagadougou, et Hamado Sawadogo du Centre National de Recherche Agricole (INERA) à Tougan, Burkina Faso, avec l’assistance éditoriale de Chris Reij (Vrije Universiteit Amsterdam) et Ann Waters-Bayer (ETC Ecoculture). Nous y apprenons que Yacouba, après avoir surmonté de grosses difficultés dans sa propre communauté, a pu diffuser ses idées et encourager d’autres agriculteurs de la région à les expérimenter.

  • Dans le village de Gourcy, Ali Ouédraogo, un agriculteur innovateur très expérimenté, a beaucoup investi dans l’amélioration du zaï en le combinant avec l’application du compost, la plantation d’arbres et la protection des arbres et des arbustes qui régénèrent naturellement le sol.
  • Dans le village de Somyanga, Ousséni Zoromé commença alors à organiser plus de groupes d’agriculteurs, qu’il appela des ” Ecoles de Zaï sur le terrain”.

Mais il reste dommage que dans cet article de la Banque mondiale on parle d’engrais chimique :  « Les poquets (trous du zaï) recueillent et concentrent l’eau de ruissellement, permettant aux agriculteurs de faire une utilisation très efficace de petites quantités d’engrais ou de compost ou – si disponibles – d’engrais chimiques » !!!!!  Alors que chez Yacouba, c’est justement le compost organique et non chimique mis dans les « poquets » qui permet aux termites de faire leur travail

Mil’Ecole – Mai 2015