Agroécologie Afrique
Mali

Oumar Diabaté  et  le CSFRA

Centre Sahélien de Formation et de Recherche en Agroécologie

Oumar Diabaté
Médecin vétérinaire malien, il a fait ses études vétérinaires à Moscou (1992). Depuis son retour il s’est passionné d’agroécologie et devenu paysan expert en agroécologie.
Il a créé en 2008 le Centre sahélien de formation et de recherche en agroécologie (CSFRA), gros centre de production, de recherche et de formation. En 2010 avec Ousmane CAMARA il fonde A&D (Agroécologie et Développement Durable) et depuis 2015 il est aussi Directeur de Mémoire à l’IPR/IFRA (Institut Polytechnique Rural) de Katibougou pour étudiants en Licence et Master.
Il présente son itinéraire lors de la 4ème édition du Positive Economy Forum au Havre dans une vidéo mise en ligne par par L’Institut de l’Economie Positive en septembre 2015
et un petite vidéo de 2014 présente la ferme agro-écologique d’Oumar Diabaté.

Contacts d’Oumar Diabate :
Adresse : BP 1076, Bamako
oumar.diabate@gmail.com
association_vdr@yahoo.fr
Téléphone : (+223) 66 78 16 53
Site : Centre Sahélien de Formation et de Recherche en Agroécologie (CSFRA)
Page Facebook Oumar Diabaté :
Page Facebook du CSFRA
Contacts pour la livraison des paniers Bio
Téléphone : (+223) 79 44 37 85

 

Le Centre Sahélien de Formation et de Recherche en Agroécologie (CSFRA)
Satinebougou,
commune rurale de Sanankoroba, Cercle de Kati, Région de Koulikoro

Le centre a été fondé par le docteur vétérinaire Oumar Diabaté. Il a pour objectif de promouvoir une agriculture écologique et moderne qui puisse nourrir la population malienne en quantité et en qualité
Le centre agit selon les principes de Pierre Rabhi (avec Terre et Humanisme), inspirateur du docteur Diabaté. C’est un lieu de production, de recherche et de formation.
Il se compose de :
– La Ferme Agroécologique Pierre Rabhi de Satinebougou ;
avec l’agriculture et l’élevage ;
– Un jardin expérimental et un jardin médicinal ;
– L’École de la Terre – Formations.

Texte tiré essentiellement de larticle du FENOP (Fédération Nationale des Organisations Paysannes au Burkina) de 2009
Et du site de la ferme du Dr Oumar Diabaté : Ferme Mali Agroécologie

La Ferme Mali Agroécologie
ou

La Ferme Agroécologique Pierre Rabhi de Satinebougou (FAPIRAS)

Elle a été conçue telle que doit l’être une unité agroécologique.
On retrouve ainsi l’agriculture : des cultures céréalières et maraîchères ainsi que des arbres fruitiers et l’élevage (bétails, volailles et poissons). Les animaux se nourrissent des céréales et des résidus de légumes, telles que les feuilles externes du choux-pomme. En plus de la viande, du lait et des œufs, destinés aux humains, ils produisent des déjections qui seront mélangées à des débris végétaux (paille) pour fabriquer du compost. Ce dernier va nourrir le sol, qui à son tour alimentera les plantes. Celles-ci pourront alors être consommées par les animaux et les hommes. Le cycle est ainsi bouclé.

Pour assurer tout ce travail, le Dr Diabaté embauche plusieurs personnes :
–   Hama, un jeune berger peul s’occupe du troupeau. Après la traite du matin, il emmène vaches, chèvres et brebis en pâturage dans les alentours. Le soir, il retourne au parc de la ferme, mitoyen du potager, pour traire une seconde fois et passer la nuit. Logeant sur place, il assure également le gardiennage ;
–   Abdoulaye Diabate, un jeune père de famille du village de Banankoro, cultive le potager, soigne la volaille et assure les livraisons. Il travaille sur la ferme depuis 2009 et se satisfait pleinement de sa tâche. Durant les absences d’Oumar, il se débrouille seul, en toute confiance ;
–   De nombreux journaliers viennent prêter main forte lorsque le besoin s’en fait sentir. C’est notamment le cas pour les travaux de semis et de récoltes du maïs. Ils sont aussi présents pour les constructions, la récolte des pailles.

CSFRA2
CSFRA-Logo

L’Agriculture

Les grandes cultures
Durant l’hivernage (saison des pluies allant de juin à octobre), le sol est essentiellement occupé par les grandes cultures (maïs, mil, riz, arachide), qui représentent une surface de 1.5 ha. Les rendements dépendent de la pluviométrie et peuvent aller jusqu’à 6 tonnes par hectare pour du maïs. La production est destinée à l’autoconsommation par les animaux ou par les hommes.
Tout le travail s’effectue à la main grâce aux dabas, ensemble d’outils composés d’un manche en bois d’une trentaine de centimètres et d’une pièce travailleuse métallique. Seul l’égrainage du maïs est réalisé mécaniquement, pour le prix de 10% de la récolte.

Le maraîchage
Une fois le maïs récolté, la production maraîchère prend plus d’ampleur, pour finalement occuper un demi hectare. Comme il n’y a plus de précipitations, l’arrosage représente un énorme travail, environ 50% du temps. Un seul puits, sur les 6 présents, est équipé d’une motopompe. Les autres sont équipés de poulies.
La quantité d’eau disponible conditionne les cultures possibles. Ainsi, sur la période de novembre à février (dite froide) cela ne pose généralement pas de problèmes, mais par la suite, la surface exploitée se réduit au fil de l’eau.
Les espèces cultivées sont nombreuses : oignons, salades, choux-pommes, aubergines, haricots, tomates, gombos, manioc, piments, poivrons, concombres, épinards, fraisiers, navets, carottes, pastèques, patates douces, pommes de terre, échalotes.
De même, les plantes aromatiques ont aussi une place de choix, on retrouve ainsi de la ciboulette, du basilic, de l’aneth, de l’absinthe, de la menthe et de la citronnelle.
Ces légumes sont destinés à la consommation familiale ainsi qu’à la vente en paniers.

Les arbres fruitiers
Les arbres fruitiers parsèment les champs
d’Oumar. Ils apportent un peu d’ombre aux cultures et bénéficient en même temps de l’eau d’arrosage des légumes.
On retrouve principalement les papayes, les oranges, les goyaves, les jujubes et les pommes-cannelles. La famille d’Oumar consomme une partie des fruits, tandis que le reste est incorporé aux paniers hebdomadaires ou vendu aux femmes du village.

L’Élevage

Le troupeau se compose en moyenne d’une cinquantaine d’animaux, bien que leur nombre varie fortement au cours des saisons. Vaches, brebis et chèvres sont mélangées, formant une jolie troupe, menée par leur berger.

Les vaches
sont pour la plupart des zébus locaux croisés avec des races laitières européennes (Holsteins et Montbéliardes), alliant ainsi rusticité et productivité.
Généralement, les bovins sont vendus avant la saison chaude où les fourrages se font plus rares.

Chèvres et brebis
sont issues de races locales supportant bien les conditions difficiles. Elles mettent bas deux fois par an et élèvent donc en moyenne 3 jeunes par an.
L’humidité de l’hivernage cause parfois de gros problèmes sanitaires, pouvant détruire 40% du cheptel.
Aussi, de nombreux animaux sont vendus avant cette période.

La volaille
La production de volaille est importante au Mali. Sur sa ferme, Oumar vend entre 200 et 500 poules de 5 mois par an. Cette activité est réduite durant l’hivernage, là aussi à cause des problèmes sanitaires occasionnés par l’humidité.
En plus des poules, Oumar élève des dindes, des pintades, des canards et des pigeons qui sont pour l’instant moins répandus au Mali. En 2008, il était le premier producteur de dindons.

L’aquaculture
Oumar possède un petit bassin dans lequel il pratique l’aquaculture. Il achète des alevins et 4 ou 5 mois plus tard vend des silures pesant près d’un kilo.

Des ateliers complémentaires 

Le Centre de Recherche Agroécologique

Depuis de nombreuses années, le Dr Diabaté et ses équipes réalisent des recherches en agroécologie.
Utilisation des Micro-organismes efficaces : EM (Effective Micro-organisms)
Utilisation du terreau de termitières noires
Test des serres à ombres pour une rapide germination
Fabrication de purin insectifuge (neem, tabac, kobi,…)
Recherche sur un herbicide biologique
Confection de planches d’arrosage limité
Culture sous serre

Jardin Médicinal

On trouve également chez Mali Agroécologie un jardin médicinal permettant de répondre à un certain nombre de conditions :
– Constipation : Dartrier
– Ulcères : Papayer, Bananier
– Hyperglycémie : Jujubier, Anacardier
– Hypertension : Basilic, Anacardier
– Dysenterie : Euphorbia Hirta (Malnommée)
– Sucre anticalorique : Stevia
– Dysenterie : Pois d’Angole
– Toux : Guiera Senegalensis
– Paludisme : Cassia Siberian, Neem
– Anti-Stress : Moringa Oleifeira
– Malnutrition : Moringa Oleifeira
– Oedèmes : Cassia Occidentalis
– …

L’École de la Terre – Formations

Après avoir suivi une formation en agroécologie par l’association Terre et Humanisme, c’est en 2007 que Oumar Diabaté a commencé à l’enseigner lui-même.
Ces stagiaires ont tous un lien avec l’agriculture : agriculteurs, étudiants, originaires d’Afrique ou même de France.

La durée d’une formation de base est d’un mois, mais elle peut être de 2 semaines si une formation antérieure a été suivie. L’école de la Terre propose aussi des formations d’animateurs en 3 mois, qui seront eux aussi amenés à enseigner l’agro écologie.
Les stagiaires séjournent à l’internat du centre de formation, à Satinébougou.

Les Coûts
Ils ont à leur frais la nourriture, le logement et la formation.
Toutes les modalités de durée, prix et contenus peuvent être redéfinis avec les partenaires.
Pour une initiation à l’agroécologie, il peut lui-même se déplacer dans les villages.

La formation alterne la théorie et la pratique dans le souci de transmettre au mieux le savoir.

Le programme de formation est défini préalablement par M. Diabaté. Il peut être par la suite réaménagé par les participants et adapté selon le profil de chacun. Par exemple, des maraîchers peuvent faire la demande d’approfondir la culture d’un légume qu’ils ont déjà l’habitude de produire. Ainsi, la formation apportera des solutions directes et des techniques appropriées aux problèmes rencontrés par ces agriculteurs.
À titre d’exemple, Oumar Diabaté propose d’aborder les points suivants lors de sessions courtes :
–  Les calendriers de cultures
–  L’organisation du jardin
–  La gestion du sol
–  La fertilisation du sol avec le compost
–  La gestion de l’eau
–  Les cultures
–  La conservation et la transformation des produits agricoles (fruits et légumes)

Pour la formation de formateurs (de 3 mois), l’accent est mis sur l’apprentissage de la pédagogie, adaptée aux adultes. Les formateurs doivent connaître les techniques de formation, les supports didactiques, la rédaction d’objectifs d’apprentissage. Ils apprennent aussi à évaluer et organiser une formation.
Des discussions autour de la problématique de l’agriculture mondiale sont organisées afin que les participants comprennent ses enjeux. Ils se concertent également sur l’agriculture malienne et mettent en valeur les avantages et les inconvénients des différents types d’agriculture.

Il propose aussi d’effectuer des suivis de formation, en visitant ses stagiaires pour évaluer et donner des conseils.
Fin 2011, près de 100 stagiaires avaient déjà été formés par le Dr Oumar Diabaté.

CONTACTS et LIENS

Contacts d’Oumar Diabate :
Adresse : BP 1076, Bamako
oumar.diabate@gmail.com
association_vdr@yahoo.fr
Téléphone : (+223) 66 78 16 53
Site : Centre Sahélien de Formation et de Recherche en Agroécologie (CSFRA)
Page Facebook Oumar Diabaté :
Page Facebook du CSFRA
Contacts pour la livraison des paniers Bio
Téléphone : (+223) 79 44 37 85

Voir aussi sur notre site BurkinaDoc de Mil’Ecole, les rubriques :
Techniques agroécologiques et ressources agricoles au Sahel
Rubrique qui recense les articles sur des Techniques agroécologiques et ressources agricoles,  expérimentées par des centres agroécologiques du Burkina Faso et la sous-région
Voir nos autres articles sur l’Agroécologie au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Mali, au Togo, au Niger et au Sénégal

Lire la carte

Sur la carte,  choisir une icône (puis « plus d’infos » sur mobile). Vous trouverez notices avec contacts (quand nous les avons trouvés), liens, photos et parfois vidéos.

Mil’Ecole – Août 2019